Hagerman meditation

Mon arme secrète pour une meilleure gestion de portefeuille

L’utilisation des FNB certes, mais aussi la méditation.

« La Bourse est un moyen de transférer de l’argent de l’impatient au patient ».

Cette citation de Warren Buffett souligne l’importance de maintenir un état d’esprit constant en matière d’investissement. Elle suggère qu’un investissement réussi ne consiste pas à réagir constamment aux fluctuations ou à tenter d’anticiper le marché, mais plutôt à s’en tenir à une stratégie d’investissement bien pensée et exécutée à long terme.

Les gestionnaires de portefeuille sont constamment bombardés par différents bruits de fond relatif aux marchés financiers, comme des nouvelles, des rumeurs, etc. De plus, comme gestionnaire de portefeuilles, nous sommes influencés par nos propres pensées et nos émotions — ainsi que celles de nos clients. Pour prendre de bonnes décisions d’investissement, il faut réfléchir clairement et résister à la tentation de réagir de façon impulsive aux mouvements à court terme du marché.

Au cours de mes plus de 35 années comme conseillère, de nombreux marchés baissiers ont mis à l’épreuve ma force mentale, mais la crise financière de 2008-2009 a été particulièrement éprouvante.

Cette période m’a amené à changer ma philosophie de gestion de portefeuille. Elle a également marqué le début de mon engagement dans la pratique de la méditation.

Pendant la Grande Récession, les marchés boursiers semblaient ne pas vouloir toucher le fond en tombant de plus en plus bas sur une période de 14 mois. L’incrédulité face à l’ampleur de la situation était généralisée. Le crédit s’est évaporé, personne ne voulait prêter de l’argent et, surtout, personne ne semblait savoir comment les choses allaient évoluer. De nombreux clients étaient naturellement pris de panique.

J’ai dû faire face au stress, à la peur et à la panique, ainsi qu’à la culpabilité de ne pas avoir agi différemment pour protéger mes clients.

J’ai expliqué dans un article précédent comment cette période m’a conduite à adopter une stratégie d’investissement dans les fonds négociés en Bourse (FNB) pour la gestion de mon portefeuille. À l’époque, les FNB n’étaient pas très connus, mais les statistiques d’après-crise confirmeraient que la plupart des gestionnaires de fonds actifs ont sous-performé leurs indices de référence sous-jacents.

Cependant, je savais que les FNB ne pouvaient pas à eux seuls garantir une bonne performance du portefeuille. Je devais également être en mesure de me protéger du bavardage mental qui peut obscurcir des décisions d’investissement judicieuses.

Je méditais de temps en temps depuis de nombreuses années et je savais que la méditation pouvait être un outil puissant pour cultiver un esprit stable. J’avais lu que la méditation aidait à développer la conscience de soi et la résilience émotionnelle, ce qui m’aiderait à reconnaître et à réguler les réactions aux facteurs de stress financier. La méditation enseigne des techniques pour rester présent dans l’instant, et d’ainsi éviter de ressasser les erreurs financières du passé ou de s’inquiéter excessivement des incertitudes de l’avenir.

J’étais convaincue des bienfaits d’une pratique régulière de la pleine conscience — il ne me restait plus qu’à la mettre en pratique. J’ai participé à une retraite d’une semaine pour apprendre les techniques de la pleine conscience et de la concentration. J’ai désigné un endroit chez moi pour méditer. Comme j’avais trois enfants à la maison et un emploi du temps chargé, je méditais surtout le soir, mais j’ai respecté mon engagement. Peu à peu, j’ai commencé à ressentir les bienfaits qui m’avaient attirée vers la pratique.

Non seulement la méditation m’a aidée à réduire mon niveau de stress, mais elle a aussi amélioré ma concentration. J’ai appris à faire régulièrement le point avec moi-même et mes pensées pour m’assurer que j’étais bien ancrée dans ma réflexion avant de prendre des décisions importantes. Cette technique de vérification de mes émotions avant de modifier mon portefeuille fait désormais partie de ma liste de contrôle en matière de gestion de portefeuille et de négociation.

Des années plus tard, lorsque la pandémie a frappé et que nous avons tous été contraints au confinement, mon coussin de méditation est devenu un endroit où je me réfugiais pour trouver la paix de l’esprit. Pendant l’isolement intense de la pandémie, beaucoup ont pris conscience du peu de temps que nous passons seuls avec nous-mêmes et nos pensées.

Au cours de cette période, la méditation s’est répandue et a lentement fait son entrée dans le monde de la finance. Des organisations telles que le CFA Institute ont commencé à proposer des séances de méditation à leurs membres. J’ai entendu de plus en plus de collègues et d’amis dire qu’ils essayaient des choses comme le yoga, le qigong et la méditation en ligne.

Récemment, le moment m’a semblé venu de créer un groupe de méditation national pour ma société de courtage. Le concept de webinaire d’une « sangha » ou d’un groupe de méditation, qui avait gagné en légitimité pendant la COVID-19, pouvait maintenant être utilisé pour aider les collègues à travers le Canada.

L’accueil réservé à cette nouvelle initiative chez Raymond James a été très positif. Depuis le bureau du président, des personnes se sont jointes à nous pour méditer avec notre professeur, pour créer un moment de calme dans leur journée et apprendre à stabiliser leur esprit.

Les gestionnaires de portefeuille ne sont pas les seuls à bénéficier de la méditation, les membres de notre équipe et de notre communauté de travail en profitent également. Et indirectement, nos clients bénéficieront d’esprits stables et concentrés pour superviser la gestion de leur argent.